Les Limules
La classe des mérostomates, dont les représentants actuels sont appelés limules (famille des Xiphosuridae), a connu son âge d'or au paléozoïque ou ère primaire. Les quatre espèces actuelles de limules, vivant dans l'Atlantique occidental, au large du Japon, de l'Indonésie et de l'Inde, sont de véritables fossiles vivants, n'ayant plus guère évolué depuis des centaines de millions d'années. C'étaient et ce sont toujours des animaux marins. Leur corps, atteignant 40 cm, est, comme chez les arachnides, fait de deux parties: un prosome ou céphalothorax antérieur, et un opisthosome ou abdomen postérieur. Le céphalothorax est un énorme bouclier orbiculaire percé de deux yeux composés latéraux faits de nombreuses ommatidies recouvertes d'une unique cornée épaisse, et de deux ocelles simples centraux. L'abdomen, également carapaçonné, se termine par une longue pointe en épée, le telson, qui est à l'origine du nom de ces animaux: les xiphosures (du grec "xiphos"="épée" et "uros"="queue"). Les six paires de pattes ambulatoires ventrales sont disposées autour de la bouche, tandis que les appendices abdominaux aplatis servent de branchies et de nageoires en même temps. Les pattes ambulatoires se terminent par une pince permettant de saisir la nourriture, et la base de ces pattes est renflée pour broyer les aliments.
Dessin d'une limule actuelle en vue dorsale (d'après Barnes, modifié).
Dessin d'une limule actuelle en vue ventrale (d'après Barnes, Calow & Olive, modifié).
Photographies de Limulus polyphemus en vues dorsale (à gauche) et ventrale (à droite), montrant la nette division du corps en deux parties et le long telson, ainsi que les nombreuses pattes et branchies (photographies de B.R.Speer d'après http://www.ucmp.berkeley.edu/arthropoda/chelicerata/xiphosura.html). Vivant normalement vers 30 m de fond, les limules effectuent annuellement une migration de 4 à 40 km vers les eaux peu profondes pour venir pondre leur ufs dans le sable des plages (jusqu'à 20 amas de 3500-4000 ufs chacun par femelle; concentration jusqu'à 500.000 ufs par mètre carré). A cette occasion, elles peuvent (ou pouvaient pour l'espèce japonnaise aujourd'hui localement menacée d'exctinction) être si abondantes durant une courte période sur certaines plages (jusqu'à 30 individus au mètre carré) qu'autrefois leur récolte massive était à l'origine de la production d'un engrais agricole.
Illustrations montrant le rassemblement annuel reproducteur de la limule Limulus polyphemus sur une plage près de la Delaware Bay (côte atlantique nord-américaine) (photographie de gauche de Don Riepe, photographie de droite du National Aquarium in Baltimore, toutes deux d'après http://www.horseshoecrab.org/gallery.htm).
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